ted a écrit :D'après D. Trotignon, (si j'ai bien compris son propos) la méditation est peu pratiquée par la masse dans les pays de confession bouddhiste. Elle est réservée à des personnes bien préparées qui on fait un gros travail préliminaire sur elles mêmes et qui sont prêtes à faire face à l'impact de cette pratique sur leur vie. Mais surtout, qui ont une Vue qui place la méditation dans un cadre bouddhiste.
Il donne l'exemple d'un intervenant asiatique, de passage en France, qui avait refusé d'enseigner vipassana à un groupe dont 30% des membres se disaient non bouddhistes.

Ce serait dangeureux pour notre société de considérer que la méditation est réservée à des "cadres" bouddhistes. En effet, la méditation doit être débarrassée de tout contexte religieux quand elle s'adresse à des personnes qui veulent simplement apprendre à apprivoiser leur esprit et à en cultiver les aspects les plus utiles pour soi-même et autrui.
Je comprends que Trotignon (il faudrait que je voie cette video) parle de la méditation dans le contexte de vue, méditation et action (triade célèbre chez les Tibétains), car dans ce cas méditer implique de se familiariser avec une vue. Mais méditer peut aussi impliquer de générer une vue, un nouveau regard, une nouvelle façon de voir l'univers. A ce moment-là, méditer peut être l'occasion de chercher à comprendre comment fonctionne notre monde intérieur, comment fonctionnent les autres: comprendre et avoir la vue sont synonymes dans ce cas.
Et comprendre n'implique pas forcément comprendre exactement tous les aspects de tel ou tel existant ou de telle ou telle personne, sinon en effet peu de gens seraient capables de pratiquer la méditation car ça voudrait dire qu'il faudrait d'emblée accepter de comprendre la vacuité, les renaissances etc... ce qui n'est pas forcément le souhait des gens qui veulent simplement méditer pour atteindre une forme ou une autre de bonheur, de moins en moins dépendante de conditions extérieures.
Bien sûr, il ne faudrait pas en conclure que, comme le yoga pratiqué par bien des gens de nos jours, la méditation est juste une méthode de bien-être temporaire. Ce serait l'amputer d'une portée bien plus vaste. Seulement, il est important de permettre à chacun(e) de prendre ce qui lui est utile et de mettre de côté ce qui est plus "lointain" (le nirvana, l'Eveil etc).
Bref, à mon avis, il est important de trouver le juste milieu pour que la méditation puisse apporter quelque chose de positif à n'importe qui, sans qu'elle soit réservée à une élite bouddhiste et sans qu'elle soit vue comme une simple énième méthode miracle pour un bien-être à très court terme (ce qui a peu de chance de fonctionner car, comme tout entraînement, sa pratique implique un exercice répété dans la durée).
